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| Réginald | |
| | Auteur | Message |
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Mister G
Messages : 47 Date d'inscription : 06/04/2008 Age : 42 Localisation : Juste au-delà des mots
| Sujet: Réginald Lun 9 Fév - 20:07 | |
| Voici quelques nouvelles qui forment l'historique d'un de mes personnages vampires. Je mentionnerai ici les éléments qui me sembleront utiles à la compréhension de chacune.
1. Chasse à court ! Chaque vampire connait une limitation, c'est-à-dire un élément que lui impute sa nature vampirique et qui limite son pouvoir : certains n'ont pas de reflet, certains sont d'une laideur insoutenable, d'autres doivent "dormir" sur la terre qui les a vu naitre et d'autres encore ne peuvent boire qu'un certain type de sang, tel que celui des membres de sa famille ou celui de métis ou autres. C'est le cas de mon vampire, il doit quant à lui boire le sang d'étudiantes... Voyez la manière dont il s'y prend.
2. Je t'ai connue Les vampires ont chacun de capacités surnaturelles particulières. Comme dit Lestat à Louis : "le don obscur diffère en chacun de nous." Pour sa part, Réginald peut donner un ordre qui ne dépasse pas deux mots (son niveau de maitrise reste faible) tant que celui-ci ne porte pas directement atteinte à la vie de la personne qui l'écoute. Tiens, une idée : quelqu'un se sent d'écrire la lettre qui ne laissera de regrets qu'à lui ? (Pour ma part, je ne l'ai pas fait)
Dernière édition par Mister G le Lun 16 Mar - 23:19, édité 2 fois | |
| | | Mister G
Messages : 47 Date d'inscription : 06/04/2008 Age : 42 Localisation : Juste au-delà des mots
| Sujet: 1. Chasse à court ! Lun 9 Fév - 20:12 | |
| Je me lève et vais directement m’asseoir dans mon fauteuil d’où j’observe le bétail jusqu’à ce que la soif me force à descendre le rejoindre. Face à la large baie vitrée, je me sens comme assis sur le monde qui ne veut plus de moi. La sonnette retentit soudain et je me dirige calmement vers l’interphone pour accueillir mon futur locataire.
« Excusez-moi de vous déranger, je m’appelle M. Boudaffe, je viens pour l’annonce. » « Entrez monsieur Boudaffe, c’est au troisième, vous trouverez, il n’y a qu’une porte. »
Je relâche le bouton émetteur, retourne m’asseoir et déjà j’entends les crissements des premières marches de l’escalier ce qui me laisse croire que mon hôte est assez corpulent, ajoutons à cela les craquements de la rampe, il doit avoir eu une mauvaise surprise en apprenant qu’il devait monter jusqu’au troisième.
Divers cliquetis métalliques se mêlent au bruit de la charpente, peut-être des outils : plombier, électricien ? Son souffle commence à s’accélérer et devient également plus rauque, … vu son embonpoint, sans doute est-il en plus asthmatique. Il fait une pause entre le premier et le deuxième. Je peux maintenant percevoir la sueur commencer à humidifier sa chemise sous les aisselles, exhalaison âcre et salée comme une vague odeur de saint doux rance.
Lorsque les effluves de la promiscuité humaine vous atteignent si haut et que vous n’avez même plus une âme pour vous retrouver en vous-même que vous reste-t-il ?
Son pas est désormais plus lourd, il ne peut s’empêcher de frapper chaque marche comme pour la punir de suivre la précédente. Il récupère, sans doute in extremis, la salive dans sa bouche en respirant une grande bouffée arrêtée nette par son vêtement qui semble le serrer plus qu’il ne le désire ce qui me laisse à penser qu’il doit porter un uniforme : facteur, pompier ? Il se tient maintenant debout derrière la porte. Dans la poche de sa veste, un donut sommairement écrasé laisse échapper une légère odeur suave qui me parvient. Il fait un ample mouvement pour essayer son front d’un revers de la main et remet ensuite le couvre-chef qu’il portait. Il fait les derniers pas qui le séparaient encore de la porte et se prépare à frapper.
« Entrez Monsieur Boudaffe, c’est ouvert » « Bonsoir, Norbert Boudaffe, je viens pour l’annonce. »
Mais pourquoi donc le bétail semble-t-il toujours aussi mal à l’aise en notre présence, pour certains je comprends mais moi…
Il s’approche de moi et me tend une main qui me parait très incertaine. Je reste immobile et lui propose la chaise devant moi. Il s’assied encore considérablement essoufflé et me questionne sur les modalités du bail que je lui tends. Il est persuadé qu’il décide encore de quelque chose et je prends grand soin de lui laisser cette illusion. Il m’instruit sur son état civil et sa maisonnée : une femme, deux fils et une fille qui entre aux études. Effectivement, Je me rappelle le bruit étouffé qui survenait systématiquement entre deux de ses pas pendant son ascension lorsque l’alliance venait frapper contre la rampe qu’il serrait.
La dernière chambre du second est finalement louée, trois filles à chaque étage ce qui devrait me permettre une chasse tranquille pour l’année. | |
| | | Mister G
Messages : 47 Date d'inscription : 06/04/2008 Age : 42 Localisation : Juste au-delà des mots
| Sujet: 2. Je t'ai connue Lun 16 Mar - 23:18 | |
| Trois jours qu’on ne s’est pas vu. Trois nuits tu veux dire ! T’en rends-tu seulement compte ? Le plus tard sera le mieux.
Tu m’embrasses… Mes lèvres épousent la forme des tiennes. Ta main glisse dans la mienne : « il fait froid ce soir, tu as les mains glacées ! » « ‘froid aux mains chaud au cœur’ comme on dit. » Si ça pouvait encore être vrai mais je commande ma température comme le reste sans pourtant n’y pouvoir rien changer.
« Une promenade » « oui » « un café » « non » « chez moi » « oui »
Déjà, tu me frôles et tu frissonnes plus encore que lorsque je te chuchote à l’oreille les mots d’un autre. Je consomme pour te plaire ce que je récupèrerai bientôt. Déjà, tes yeux brûlent de l’envie à laquelle je mens. Tu n’en sais rien. Déjà tu me déshabilles et bientôt les frictions des nos corps m’aident à t’aimer. Ton sourire sur lequel je calque le mien ne m’émeut plus.
« Je t’aime »
Moi aussi, je t’aime uniquement par le souvenir de t’avoir aimé. Essoufflée, ton rythme cardiaque accélère, ta température corporelle s’accroît, tu trembles, tu transpires, … Je le sais, le moment est venu de plonger dans ton cou pour y poser le baiser que, sans le savoir, tu attends. A ce moment, je sais que je te mens. Un large sourire, tes doigts crispés sur ma peau mate me font connaître ton emportement.
Je bascule sur le côté et t’observe : tes lèvres écarlates, ton épaule fluette et ton sein frêle ; tes yeux humides où brûle cette lumière que j’ai connue et dont tu t’abreuves lorsque je ne t’accompagne pas. Tu es la seule à pouvoir me rendre celui que je ne peux remplacer. « Astre de mes nuits » et toi, insouciante, de répondre que tu pourrais être aussi celui de mes jours… Tu te rapproches et te blottis contre moi. Etonnement, j’ai l’impression de soupirer… Ma température chute ! « Je dois y aller. » « Non, reste ! »
Tes mains moites supplicativement s’accrochent à mon bras. De minces larmes que tes paupières n’ont pas pu retenir plus longtemps débordent et s’écoulent lentement et sans bruit. Connais-tu la chance que tu as d’éprouver encore cette gracieuse amertume ?
Ton regard cherche le mien fuyant. Soudain, fixe, j’esquisse un sourire, te baise le front et prononce « dors ! »
Cette fois, plus qu’un au revoir, ce sera un adieu. La lettre que je pose son ton bureau ne te laissera pas de regrets… contrairement à moi. | |
| | | bouhahhhcmoi
Messages : 47 Date d'inscription : 28/01/2008 Age : 31 Localisation : Derrière mon écran...
| Sujet: =) Lun 16 Mar - 23:21 | |
| c'est trop mignon =)
c'est très chouette comme d'habitude ... | |
| | | Mister G
Messages : 47 Date d'inscription : 06/04/2008 Age : 42 Localisation : Juste au-delà des mots
| Sujet: 3. Ah dIEU ! Lun 4 Mai - 22:48 | |
| Père était paranoïaque. Il parlait souvent, après ses tournois de bridge arrosés de Bourbon, des intouchables ou des éternels comme il les appelait. Il avait des soupçons sur eux depuis bien longtemps, des documents mentionnaient des possessions vieilles de plusieurs décennies non encore héritées, des baux depuis des années au même nom et d’autres que je ne comprenais pas avant de partir aux études.
Aujourd’hui, j’étais revenu et je comprenais non parce que j’avais appris mais parce que ce « eux », ce « ils » étaient devenus « nous », « moi ».
Je m’en souviens, comme de ces souvenirs que l’on veut oublier, comme de ces souvenirs que l’on a plus l’impression d’avoir imaginés que vécus. Le jour même de mon retour d’Angleterre. J’allais retrouver Lilou. Trois mois qu’on ne s’était vu !
Lorsque j’arrivai devant chez elle, la porte de son studio était entrouverte. Je pénétrai dans la cuisine, la porte de la chambre était, elle aussi, ouverte mais plongée dans la pénombre d’une lampe de chevet. Je passai la tête par l’entrebâillement de la porte pour tenter de distinguer quelque chose dans l’obscurité de la pièce.
Tout semblait en ordre. M’apaisant, je m’apprêtai à entrer, sûr qu’elle me préparait une surprise lorsque je vis scintiller dans la nuit deux pupilles qui me fixaient. « Entre ! Assieds-toi ! Tais-toi, elle dort ! » M’exécutant sans réfléchir, je pris le siège face à lui. J’étais comme captivé, bien que je sache aujourd’hui ce qu’il en est, ce souvenir continue à me troubler.
Il avança vers moi. J’attendais qu’il me touchât, m’embrassât et sans doute déjà qu’il m’étreignît. Il me murmura à l’oreille quelques mots que je ne pus saisir, son souffle caressait mon cou et bientôt un immense frisson me parcourut le corps me transcendant jusqu’à ce que je me laissasse emporter par les spasmes vénériens et capiteux qui m’animaient.
Le paradis, le nirvana, la béatitude, je ne sais quel nom vous lui donnez, mais j’y étais. C’est vous dire si je tombai de haut…
Je repris le notariat de mon père et le transformai en société anonyme ce qui permettait, comme son nom l’indique, plus de discrétion. De ma position, je pus acquérir une maison au centre-ville que je fis transformer en kot. La demeure familiale, elle, était située à l’extérieur de la ville.
Mon sire m’avait appris, présenté au Prince, à Duplecis et mourut sans que je n’en susse davantage, il y a un peu plus d’un ou vingt ans. | |
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| Sujet: Re: Réginald | |
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| | | | Réginald | |
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